J'aime le vent, la pluie et la gadoue...


 

 Ouaich, c'est probablement ça puisque j'y retourne !

01025483 copy 2432x1824C'est peut-être juste pour vérifier que c'est toujours comme ça, que ce sont des bouts du monde où le ciel chiale régulièrement, se met en colère, devient tout noir pour nous en faire voir de toutes les couleurs. Pour voir si partout sur ces confins de terre balayés par les vents, l'eau regorge, stagne ou vient gonfler des rivières impétueuses à l'improbable couleur de rouille. Pour voir les littoraux insulaires de sable blond ou des hautes falaises inaccessibles que scindent des cascades d'eau douce qui sautent dans l'eau salée de l'océan au moment où un rayon de soleil oblique se glisse entre deux averses.

Oui, je vais retourner me frotter aux éléments, m'immerger dans le sauvage des Highlands et surtout des îles qui bordent l'Ecosse. Parce que même si ce n'est pas facile tous les jours de s'y déplacer à pied, dans des terrains spongieux voire innondés, avec tout mon barda sur le dos, ou en stop, il y a quelque chose de magique et des sentiments indescriptibles de n'être rien dans tout ce grand, qui me rend euphorique, à fouler ces espaces déserts, sans aménagement pour l'humain, où tu peux marcher des bornes et des heures avant de trouver l'endroit "le moins pire" où tu pourras monter ta tente pour te reposer. 

01025554 copy 2432x1824Comme ceux qui me suivent depuis un moment le savent, c'est dans ces endroits retirés, à vivre H24 dehors, que je me sens le plus vivante, et parfois même animale, avec pour seules préoccupations mes besoins vitaux dont celui de glisser dans le paysage fait partie. Mais non, non, je ne m'interdis pas du tout de visiter les auberges aussi quand le besoin s'en fait sentir.

Arran, Gigha, Islay, Jura, Kerrera, Mull, Barra, Eriksay, South Uist, Benbecula, North Uist, Berneray, Lewis and Harris, les Orcades, les Shetlands, ce n'est pas la variété des îles qui manque. Il FAUT que j'aille sur Jura, c'est une absolue nécessité et je vous explique pas pourquoi ! Et puis passer de l'une à l'autre de ces îles en ferry (c'est fou quand on grossit la carte, le nombre d'îlots minuscules qui apparaissent autour de petites îles elles -mêmes autour de terres plus grandes). L'Ecosse n'est pas très grande mais qu'est ce qu'elle est vaste ! Et puis marcher sur le sable blanc ou noir des plages gigantesques dignes de celles des Maldives sans la chaleur, les mains dans les poches, juste mon sac sur le dos, libre, parcourir l'Hebridean Way ou le Cape Wrath trail (oui encore lui puisqu'il m'a résisté l'automne dernier et que je suis têtue...). Mamamia, je m'y vois déjà, sous un rayon de soleil entre deux ondées. Réminiscence d'images, je suis au bord de la route sous ma cape de pluie dégoulinante en train de tendre le pouce dans les bourrasques. Je vais encore entendre parler le gaélique et rencontrer quelques personnages rudes au coeur sur la main et chercher dans des échoppes minuscules un coin où sécher et de quoi contenter mon estomac.

01026180 copy 2432x1824Et puis il y a tant d'endroits sur la "mainland" que j'aimerais voir. Dans ce pays, pas une minute n'est identique. La lumière joue et change sans cesse, d'une seconde à l'autre presque, tant et si bien qu'on pourrait bien rester planté à un seul endroit pendant des heures qu'on y ferait un voyage indescriptible et riche de mille paysages différents. 

Qu'est ce que ce sera le jour où j'irai en Islande, hors-saison !? Ca viendra, ça viendra !

Bref, voilà, je retourne en Ecosse, avec le même matériel sauf les chaussures, et en espérant que les nouvelles me tiennent un peu mieux au sec. Le 10 avril je partirai pour un temps indéfini et cependant limité par la reprise du boulot le 6 juin, de quoi patauger à volonté dans les tourbières.

Il a été très rare dans ma vie de voyageuse que j'aille 2 fois au même endroit. Je crois que je suis clairement restée sur ma faim l'automne dernier, entravée par des précipitations exceptionnelles. Alors certes, les températures et la pluie seraient peut-être moins méchantes en juillet-août, mais en été, il y a des gens, et pire encore : des midges (moustiques microscopiques qui se gavent de notre sang et dont on se rend compte des piqûres une fois que l'épiderme est en feu). En partant tôt dans le printemps, j'espère être tranquille un moment même si je ne compte pas laisser mon répulsif et mon filet de tête dans le Jura.

Et comme d'habitude en préparant ce voyage, je rêve, tout en sachant trop bien que ce voyage sera complètement différent de celui que je fais déjà, dans ma tête... Deux voyages pour le prix d'un ! 

A bientôt