2023 - L'Ecosse (part. 1)

 

Après les Corses, l'Ecosse 


Rentrée juste à temps pour les foins, je m'apprête à repartir maintenant que les regains sont terminés.

J'ai fait un bel été, au boulot, principalement dans les Alpes, massif du Mont Blanc. Il est toujours aussi imposant, ses aiguilles toujours aussi effilées, ses voies italiennes toujours aussi impressionnantes, rien qu'à les regarder depuis loin. Depuis 2016 que je n'étais retournée dans certains secteurs, j'ai pu constater avec effroi que le recul des glaciers s'effectue à une vitesse exponentielle. Je le savais évidemment, mais c'est encore pire que ce que j'avais imaginé.

Je vais m'en aller.

Dans trois jours.

Et oui je sais, c'est totalement paradoxal avec ce que je viens d'écrire, je vais m'envoler vers l'Ecosse pour une durée indéterminée. Je n'ai pas pris de retour, me laissant la liberté de rentrer quand j'en aurai marre de me faire rincer trois fois par jour, ou d'entendre jouer de la cornemuse, ou encore de chercher Nessie en vain.  Je vais aller faire un tour du côté des lochs et des châteaux hantés, et surtout chercher du sauvage, du grand, du pas trop peuplé, du tranquille. Je ne pars pas à vélo, me contenterai d'un sac à dos avec ma vie dedans, espère marcher beaucoup, prendre le train peut-être un peu, et tendre le pouce pour le reste.

Les Highlands, Skye, les Hébrides, les Cairngorms, l'Affric Kintail Way, le West Highland Way... ce ne sont pas les sentiers qui manquent.

Equipée de vétements résistants à la pénétration de l'eau et du vent, et d'une bonne tente, je prendrai pied sur le tarmac d'Edimburg mercredi avant de filer en bus vers Glasgow dans la foulée. J'y suis attendue pour une première nuit. Et après... Inch'Allah ! J'ai encore pas mal de choses à préparer et à mettre en ordre avant de partir, il ne s'agit pas de mettre les deux pieds dans le même sabot ces trois prochains jours.

Une collègue et néanmoins amie montera me rejoindre pour une petite quinzaine de jours et l'idée m'enchante.

Après les Corses, voici donc l'Ecosse.

 

A bientôt

 

Premiers pas dans les Highlands 


 C'est de Corrour bothy que j'écris ces lignes, les premières pour le blog depuis mon départ. Un bothy, c'est une cabane en montagne, un refuge non gardé. Ici dans les Highlands, à partir de 600 m d'altitude, c'est la haute montagne. Il fait froid, le vent peut être violent, le brouillard à couper au couteau, bref, l'environnement hostile. La météo y est totalement incertaine, imprévisible. Mon bothy est minuscule, deux couchettes, quelques chaises, un banc scellé au mur. Je ne le sais pas encore mais nous serons 8 à dormir dans ce minuscule espace, et 4 dehors. Il fait froid, 13 degrés, mais la température montera avec l'arrivée des autres marcheurs. Dehors cela fait 2 heures qu'il pleut. Les sommets, culminant à 1200 m, sont tous tronqués à la même hauteur par les nuages épais et tenaces. J'ai marché 3h pour venir ici, remonter ce bout de vallée à travers la lande, la tourbière imbibée, les marais, sur un sentier boueux où il faut poser les pieds avec attention sur les points durs qui dépassent afin que les souliers ne se fassent pas engloutir par les mousses, les sphaignes, les trous d'eau ou la tourbe noire, dans une vallée très large ou une rivière assez paresseuse serpente. Ce paysage me rappelle tour à tour l'Alaska ou la Laponie Suédoise sans la neige. Les sommets alentours sont de gros monticules, pas vraiment escarpés, mais pas doux non plus, entre les deux, ni de la rando, ni de l'escalade, et pas même de la varappe. Personne. Sortir des sentiers n'est guère imaginable, la tourbière, ou la callune, maintenant fanée. Je ne suis pas seule dans le bothy, il y a une souris, je la vois parfois passer, s'arrêter, continuer, vaquer à ses occupations. Hier soir j'étais dans un autre bothy, le premier depuis 11 jours, et il était grand, chauffé, occupé. J'ai pu y faire sécher une lessive.  

 

À mon atterrissage à Édimbourg le 6, j'ai pris direct un bus pour Glasgow, puis un autre bus pour aller chez Margo, qui m'a chaleureusement accueillie. Le lendemain j'ai pris un train encore, pour traverser Glasgow. 40 minutes et 15 arrêts plus tard, je suis descendue, ai fait quelques courses, pris de l'essence pour mon réchaud et suis partie sur le sentier balisé du West Highland way, qui doit me mener jusqu'à Fort Williams, plus loin au nord. Sauf que les chemins tout droit tracés me sont monotones alors j'ai mis quelques détours et sommets à mon actif, je suis allée dormir au sommet du Ben Lomond, où j'ai cru crever de soif, et ai pu tester cette nuit-là la résistance au vent de ma tente, puis suis allée dormir au sommet du Ben Nevis par un soir étoilé et glacial. Seule dans l'abri d'urgence au milieu de la caillasse volcanique, les voisins ne m'ont pas dérangée, la nuit fut fraîche et la partie supérieure de la descente le lendemain dans le coton épais, m'obligeant à redescendre par le même chemin. Les premiers jours furent si "chauds" que les midges, ces moustiques invisibles, s'en sont donnés à cœur joie. Tu te rends compte qu'ils sont là quand tu as la tronche ou les mains, bref, la peau en feu. C'est assez terrible. On m'avait dit "septembre il n'y en aura moins", heureusement ! J'ai eu le visage déformé pendant 8 jours et ai fait une réaction allergique, me suis soignée, tout est ok. Entre-temps, j'ai trouvé du bon produit chimique au DEET qui fait presque fondre le plastique et une moustiquaire de tête, que je n'ai pas encore utilisée. Et puis trois tiques en cinq jours, ça commençait fort.. Les premiers jours toujours, j'ai blessé au niveau d'un pied, en porte encore les stigmates bien que la blessure soit refermée. Et les premiers jours toujours, je me suis faite doubler par un tas de vaillants et motivés randonneurs qui ignoraient avec dédain les monceaux de mûres sur le bord du chemin. Alors que je "perdais du temps" à m'en gaver ! Fort Williams, j'ai passé 6 h à la cafétéria d'un supermarché à côté de la gare, au chaud, au sec, à attendre un train, à recharger mes appareils électroniques, à becqueter, et me laver dans les toilettes publiques pendant que dehors il crachinait. 

 

Train pour Corrour, une gare paumée au milieu de rien. Un endroit parfait pour le début d'un bon polar ou forcément le corps d'une femme est retrouvé dans les tourbières au dessus desquelles planent des brumes aussi humides que mystérieuses, voire austères. Corrour, juste un quai, même pas une salle d'attente dans laquelle passer la nuit. Une taverne ou les locaux, roux de préférence, viennent boire leurs pintes en fin de journée, en pick up 4 x 4. Pas de route ici, juste des pistes au milieu des tourbières. J'ai dû installer ma tente sous la flotte et dans le vent mais comme je monte l'extérieur en premier, l'intérieur reste sec et ça n'a pas de prix. Test de tenue au vent encore, et d'imperméabilité. J'ai dormi comme un loir et profité au matin d'une accalmie pour tout replier et partir. De Corrour j'ai rejoint Dalwhinnie en un jour et demi à pied, ai eu du beau temps et du vent fort dans le dos, ai beaucoup apprécié ce tronçon très sauvage où la sente a fini par se perdre dans la tourbe, n'ai croisé personne, et ai fait un bivouac magnifique dans un silence total. C'est assez rare pour être noté. À Dalwhinnie, j'ai loupé le train à 30 secondes, vraiment, malgré une course effrénée avec mes 15 kilos sur le dos, il est reparti alors que j'arrivais à la gare à bout de souffle. Alors j'ai tendu le pouce jusqu'à Blair Athol, un village en pierre grise, avec une mini épicerie tenue par une black improbable là au milieu, et qui m'a fait penser à la fille aux yeux couleur menthe à l'eau d'Eddie Mitchell, allez savoir pourquoi… C'est reparti pour quelques jours de marche à travers les monts Grampians. De là j'ai trouvé des cabanes de berger ou des bothys qui furent les bienvenus pour les nuits froides et/ou arrosées, tous les soirs, c'était bien. J'ai traversé une partie des Cairngoms tantôt par les sommets quand la météo l'a permis, tantôt par les vallées en cas d'intempéries. J'ai évité les endroits touristiques, j'ai rencontré des locaux dans les bothys parfois spacieux, mais aussi où il a fallu parfois s'empiler comme des sardines en boîte. Difficile de laisser quelqu'un dehors par ces conditions, alors on se serre. Je suis arrivée à Aviemor après encore une journée longue, les pieds trempés, après 5 heures sous une pluie pas très dense mais continue, sans vent. Le sentier se transforme en ruisseau, l'eau dégueule de partout, dégringole des flancs de la montagne. Les rivières sont aussi rouge que si des peuples animistes y avaient fait des cérémonies sacrificielles. Même filtrée, l'eau reste rouille, elle n'est pas mauvaise pour autant.

 

Aviemor donc, le train s'apprêtait à partir pour Inverness quand j'ai débarqué avec mon poncho par dessus la gore tex et le pantalon de pluie, alors j'ai sauté dedans et me voici à Inverness. Ici l'eau est salée, et c'est l'extrémité du Caledonian canal, la rivière Ness, le loch et le monstre du même nom, ou quasi.

 

J'ai parcouru quelques courts tronçons en stop, la vie va tranquille et après cette première douzaine de jours, j'aurais tendance à résumer les Ecossais en trois mots " la force tranquille". Souvent costauds, très calmes, je ne voudrais cependant pas les voir énervés. J'ai vu quelques spécimens, masculins comme féminins, qui n'étaient pas seulement roux mais carrément flamboyants ! J'ai du mal à les comprendre, est ce vraiment de l'anglais ? Non, c'est un mélange avec du gaélique, le tout pimenté d'un bel accent qui me les rendent incompréhensibles sauf quand nous sommes en tête à tête et qu'ils sont un tantinet attentifs. Ceux à qui j'ai eu affaire se sont montrés attentionnés, généreux. Les pintes, le whisky, le rhum ne leur font pas peur, ils encaissent sans broncher.

 

C'est de Inverness en fait que je termine ce post et vous l'envoie, confortablement installée dans une auberge de jeunesse pour deux nuits. Je vais y refaire quelques forces et préparer la suite de mon périple, prendre une bonne douche, savourer un vrai lit et quelques repas cuisinés…

 

Les photos donnent l'impression d'un éternel beau temps… non non, ne vous méprenez pas, je ne sors pas mon appareil sous la flotte, c'est tout. Des images dans la galerie comme d'habitude.

 

Allez ciao ciao  

Que d'eau, que d'eau


 

Inverness, au bout d'une faille qui coupe l'Écosse en Nord et Sud au niveau de la rivière Ness, son célèbre lac et non moins illustre monstre. Inverness, son canal calédonien, qui rejoint Fort Williams à l'autre bout et évite aux bateaux de gabarit modeste de contourner toute l'Ecosse par le nord. Inverness, les maisons et les églises en briques, le tout très britannique, des cottages qui sont, dans certains quartiers, tous des "bed and breakfast". En une demie-journée le tour en est fait même si je pourrais traîner en visitant les fabriques de véritables kilt écossais ou les distillerie et brasseries. C'était bien cette journée de repos, à… travailler finalement. Bien occupée en tout cas. Au bout du canal, une cascade de 6 écluses permet de redescendre au niveau de la mer. 70000 habitants, une ville tout de même, la plus grande des Highlands, universitaire. 

 

À Dromnadrochit, j'ai laissé le Loch Ness dans les brumes après un court transfert en bus et je suis partie sur l'Afric Kintail way à pied, censé m'emmener jusqu'à Morvich sur la côte ouest. Une espèce de marée à marée écossais. Pourquoi Afric ? Parce que la rivière s'appelle Afric, le lac aussi, la vallée… Les deux premiers jours ont été assez monotones, sur de larges pistes bien assez plates à mon goût, à longer les lacs sans les voir à cause des arbres. Les cerfs brament tout ce qu'ils peuvent et il paraît qu'ils sont si nombreux qu'il faut les dégommer, ils empêchent soi-disant la reforestation. Mais je vois tout de même bien des coupes blanches horribles dans le paysage, sur des hectares… il y a des grandes clôtures bien hautes pour empêcher les cerfs d'aller dans certaines zones qu'il faudrait reboiser… Bon, c'est vrai que j'en vois et en entends beaucoup. 

 

Au niveau météo, c'est gris mais je passe pas trop mal entre les gouttes et à part les pieds, n'ai jamais été mouillée, ai passé des nuits calmes à l'abri du vent. Un jour fut vraiment mauvais, tempétueux, mais une auberge se trouvait à point nommé pour une nuit au pied de sommets intéressants. Une journée de soleil tout de même où j'ai profité de l'auberge pour laisser un maximum d'affaires et aller cavaler dans la montagne, me rassasier de belles vues, d'effort, de tout, me défouler quoi ! Le soir même, je passais la nuit dans un bothy. Les paysages des trois derniers jours m'ont enchantée. Le cinquième jour j'ai rejoint la route, et tendu le pouce jusqu'à Fort Williams. Les gens qui m'ont prise se sont arrêtés en route pour que je fasse quelques courses et m'ont posée devant l'auberge de jeunesse à 4 km à l'écart de leur chemin. Très gentils, et bingo, il y a de la disponibilité à l'auberge. La vie est belle et la douche est franchement appréciée. 

 

Virginie arrive de son côté et nous nous retrouvons à l'auberge au pied du Ben Nevis. Dès le lendemain, sacs pleins de 4 jours de vivres, nous partons à Glenfinan en train, puis à pied sur la partie sud du Cape Wrath trail. Le ciel ne s'épanche pas, non, certes, mais après avoir vu passer le train à vapeur sur le célèbre viaduc de Glenfinan, nous n'avons fait que patauger, et le mot est faible. Cependant, nous arrivons au bothy convoité avant la nuit et nous y installons. Virginie, sous son fardeau de plus de 20 kg commence à avoir des doutes sur son envie de continuer à pied. Le lendemain matin, la flotte par en haut et la boue épaisse de 10 cm sur de longues distances ont eu également raison de ma motivation. Demi-tour, re-nuit au bothy et le lendemain sous un ciel sans une éclaircie nous nous rendons sur le bitume le plus proche et marchons. Nous arrêtons la seconde voiture et les gars, au boulot, nous posent assez loin sur la route de Skye où nous avons décidé d'aller. Et d'ailleurs nous y sommes arrivées à 16h, sèches et bien contentes. L'auberge semble pleine, nous en trouvons une autre, pour deux nuits. 

 

Voilà où nous en sommes, à Broadford sur Skye, nous laissons passer la tempête Agnès et espérons repartir demain pour d'autres aventures. L'Écosse, c'est indéniablement pas facile. Les terrains sont compliqués, les pieds trempés en permanence à patauger dans les tourbières et l'eau qui dégouline de la montagne de partout, même sur les flancs pentus, même proche des sommets ou crêtes. L'Écosse, je l'ai déjà dit, à une météo assez imprévisible, qui peut vite être violente. Tout ça n'est pas simple à gérer quand on veut faire de l'itinérance. Si haut en latitude, les paysages sont dénudés, glabres, il est compliqué de trouver à la fois des terrains secs, plats et abrités pour poser une tente. Alors on fait comme on peut pour se préserver, se protéger, ne pas se mettre en danger, et essayer quitte à faire, de trouver un peu de plaisir. La suite s'annonce plutôt meilleure. Ce qui est certain, c'est que dès qu'un rayon de soleil passe à travers la couche nuageuse, je suis scotchée par la grandeur des paysages. C'est la Mongolie, le Caucase… C'est beau, c'est grand, l'ivresse que procure la sensation de petitesse, de vulnérabilité face aux éléments, est bien là.

 

Ici, à Broadford, quelques vieux rafiots en bois penchent sur leur quille à marée basse, charme désuet, odeur de vase, algues sur le rivage, et pas beaucoup de vie dans la rue. Nous devrons bouger, on ne peut pas passer une vie ici…

 

Plein les mirettes

Skye et Hébrides extérieures 


Je profite d'un peu de temps pour donner quelques nouvelles…

"L' île de Skye, reliée à la côte nord-ouest de l'Écosse par un pont, est connue pour ses paysages sauvages, ses pittoresques villages de pêcheurs et ses châteaux médiévaux. Elle possède un littoral accidenté de péninsules et de lochs étroits, l'intérieur étant plus montagneux. C'est la plus grande île de l'archipel des Hébrides intérieures". Wikipédia. 

Skye, Skye, Skye où es-tu ? On ne te voit pas beaucoup dans les brumes qui t'enveloppent de la tête aux pieds. Le premier jour, tempête Agnès annoncée, j'ai profité du temps potable du matin pour me défouler sur le sommet voisin et visiter le bord de mer bucolique au charme désuet de Broadford. Dans la nuit, aventure romantique au possible, je me fais littéralement pisser dessus par mon voisin somnambule. Le lendemain, avec Virginie, nous sommes allées jusqu'à Portree, centre névralgique de l'île. C'est la boulangerie pâtisserie qui attire le plus de monde mais le petit port et son alignée de maisons mitoyennes, toutes de couleur différente, est aussi très joli. Et les environs plus encore. Les lumières en ce jour sont très changeantes, régime alternance d'averses et d'éclaircies, arc-en-ciel en veux-tu en voilà. Au retour, un arrêt au vieux pont de Sigachan s'impose. Je trouve l'endroit grandiose malgré le ciel gris, vue superbe sur le fond de la vallée bordée de cônes volcaniques parfaits et les Cullins en face. Mamamia ! 

Le samedi est annoncé meilleur au niveau météo (mais doit-on encore y croire ?), aussi, nous prévoyons d'aller dormir dans un bothy tout neuf dont l'emplacement paraît paradisiaque, au fond d'une baie. À 7 heures, nous sommes à l'arrêt de bus, fines motivées, le ciel ne pleure plus et nous avons le sourire. Ouaich, samedi… Il n'y a pas de bus le samedi ! On ne devait faire que 12 bornes en bus, mais 12 bornes quand même. Et là, tout est allé très vite. Nos plans foutus par terre, les Xième... Je décide de tendre le pouce, Virginie décide de rentrer. 5 jours qu'elle est là, elle a dû voir seulement deux rayons de soleil furtifs, je comprends son découragement. Le soir même elle sera dans le Jura ! 

 

Quant à moi, un local m'a prise en stop pour me poser à l'endroit convoité et j'ai gravi la montagne avec entrain, en croisant les doigts pour que les nuages lui lâchent les baskets. Eh ben non, en haut c'est brouillard, vent fort, crachin, poncho, petit pas de 3 bien assez exposé, solitude, belle impression d'être totalement à la merci des éléments, vigilance à la navigation, prudence dans la descente, et tout de même quelques jolies vues sur le bas (mais jamais sur les Cullings). Ma journée s'est faite dans le grand sauvage, et une fois arrivée à la route, j'ai tendu le pouce pour rejoindre le pied de Old Man of Storr et y installer ma tente pour la nuit.

 

Old Man Of Storr est un point d'intérêt emblématique de l'île de Skye, un incontournable comme disent les guides. C'est un bout de caillou. Un énorme morceaux de basalte détaché de la falaise qui est resté tout droit planté en contrebas comme un menhir. Puissance 10 pour la taille, ça a du faire un boucan d'enfer. L'endroit est beau. Au matin suivant, la crête convoitée est invisible et les bourrasques menacent de me foutre par terre. J'imagine là-haut… Aucun intérêt. Je redescends à la route et tends le pouce. C'est là que mon voyage a changé de tournure. Des Israéliens, des Italiens, des Australiens, des Allemands, des Anglais, des Suisses, des locaux… J'ai été trimballée de points de vue en centres d'intérêt, cascades se jetant du haut des falaises, traces de dinosaures, paysages grandioses. Si les plus hauts sommets sont restés envapés, le reste de l'île a bénéficié d'un pur ciel bleu comme je n'aurais même pas cru que ça puisse exister ici ! En arrivant à Uig, j'ai vu le ferry venir des Hébrides extérieures et ça m'a donné des idées. Paf, vu le prix dérisoire de la traversée, je saute sur le bateau qui repart illico dans l'autre sens et me débarque deux heures plus tard à Tarbert sur Harris et Lewis (c'est le nom d'une seule île).

 

L'archipel des Hébrides extérieures est composé de 8 îles dont la plus grande, la plus au nord, se nomme Harris et Lewis. Les îles du Sud : Berneray, North Uist, Benbecula, South Uist, Eriskay, Barra et Vatersay sont très étroites. Il paraît que le Créateur, ayant terminé son grand travail et s'apprêtant à prendre un jour de repos, s'aperçut qu'il n'avait pas disposé les plus précieux fragments. Il les lança alors au hasard, et ils vinrent se placer au delà du coin nord-ouest de la Grande Bretagne, leurs formes petites et irrégulières formèrent une chaîne soumise aux éléments, sauvage, comme un endroit primitif, nommée Hébrides extérieures, un monde merveilleux mais fragile sur le bord d'un immense océan.

 

Les Hébrides extérieures du sud sont réputées pour leurs plages de sable blond aux eaux turquoises. Je n'y suis pas allée. J'ai consacré 3 jours à Harris et Lewis. Le sud d'Harris est un micro relief torturé, composé de roches imperméables dont chaque creux est rempli d'eau. Mélange de roches polies, de landes, sol ingrat, inexploitable, il est d'une beauté saisissante. J'ai beaucoup aimé. Des plages de sable aussi, battues par les vents, offrant des contrastes et des lumières qui changent aussi vite que les nuages bougent, 80 km/h. C'est rien pour ici, à la pointe extrême nord, il a été mesuré jusqu'à 316 km/h… de quoi défriser leurs superbes moutons. J'ai fait le tour on ne peut plus complet du sud d'Harris. À pied et en stop. Les gens ici parlent gaélique, y compris les mômes. Ça dépayse encore un peu plus, ca fait du bien. Et puis ils sont encore plus cools que les Écossais de la terre principale, bien que rudes comme le climat. J'aime. Toujours et tous à vouloir m'aider, me pousser plus loin, jusqu'à un endroit où je pourrai être à l'abri en attendant la prochaine voiture. J'ai visité un atelier de Harris Tweed avec des Suisses. Bref, j'ai kiffé. Je suis repassée à Tarbert et suis montée dare dare à Lewis avec un autochtone. J'ai visité des sites archéologiques de "pierres debout", j'ai dormi dans un village musée de " black house", maisons traditionnelles aux murs épais et aux toits en chaume. J'ai vu des tours en ruine, des plages qui n'ont rien à envier aux Maldives, le phare de l'extrême nord, des paysages dont la grandeur donne le tournis. J'ai bouffé du vent, me suis fait rincer des dizaines de fois, ai attendu parfois une heure un rayon de soleil pour faire une photo qui au final va dans la corbeille. J'ai visité et ai logé 2 nuits à Stornoway, la capitale, le plus gros port, 8000 habitants. J'y suis toujours. En tout, sur cet archipel qui s'étend sur plus de 220 kilomètres, un unique supermarché, ici, et des épiceries qui se comptent sur les doigts. 

 

J'ai beaucoup aimé ces quatre dernières journées, j'en ai pris plein la vue, j'ai rencontré des tas de gens, certains m'ont prise en stop deux fois, à 2 jours d'intervalle. Je n'ai jamais attendu. Les gens fonctionnent sur la confiance, ils sont détendus, jamais pressés.

 

Je m'en vais demain matin, j'ai acheté mon billet de ferry pour retourner sur la "main land", bref la partie d'Ecosse attachée au reste du Royaume-Uni. Et je me dis qu'il faudrait revenir visiter toutes ces îles écossaises avec un véhicule dans lequel dormir, aller dans les Orcades, les Shetland, et sur Jura…

 

De Ullapool, déjà bien haut sur la côte Ouest, je me suis mis pour objectif peut-être prétentieux de monter au Cape Wrath (cap colère) à pied. Mes cartes sont téléchargées, mes courses sont faites pour 6 à 7 jours. Je croiserai 5 fois des routes, échappatoires au cas où… Des cabanes et hameaux jalonneront mon chemin.

 

À bientôt. Plein de photos...

  

Changement de programme


 

Jeudi 5 octobre, 6h45, je quitte les Hébrides, le port de Stornoway s'éloigne alors que le jour se pointe. 2h30 plus tard je débarque sur la "main land" à Ullapool. Une heure plus tard encore je discute avec Julian, un français de 31 ans installé dans un cul-de-sac au fond d'une superbe vallée. Lui et sa famille vivent quasiment en autosuffisance, il se plaît ici. Autour de sa ferme, les cerfs brament comme des tarés et les hordes entières de femelles se tiennent dans les parages. La concentration est énorme. La pluie m'a très vite rattrapée, et c'est donc reparti pour une session pieds trempés, poncho, bref, temps de chiottes. Sauf qu'en plus il y a des traversées de rivières, gonflées les rivières, ce qui signifie déchaussage. Quand il pleut, que tu es sous ton poncho, que tu as les bâtons à la main, les godasses autour du cou, les chaussettes coincées sous le poncho dans la ceinture du sac à dos (pour avoir les mains libres), tout va bien. C'est pour tout remettre que ça fait pas. Des chaussettes mouillées sur des pieds mouillés quand tu n'as absolument rien pour poser ton derrière, que tu as 16 kg sur le dos et que tu essaies de limiter les dégâts, ça fait pas, ça ne glisse pas, alors je termine l'étape, 3 ou 4 km, pieds nus dans les godasses, c'est d'un agréable... La cabane où je passe la nuit est une ancienne école, ils ont laissé le mobilier quand ils ont rénové, c'est sympa. 

 

Le vendredi, très grosse journée. Au menu du crachin, peu de visibilité, beaucoup beaucoup de marais et tourbières, quelques torrents impétueux à traverser, personne, mais des centaines de cerfs, des vallées que j'imagine grandioses, un itinéraire sans sentier par moments. Autant dire que là, pas de souci pour le sentiment de vulnérabilité qui fait monter un peu l'adrénaline, qui fait que tu redoubles d'attention, pas de réseau bien sûr, toute petite, toute seule sous mon poncho couleur sapin malmené par les éléments. J'avais 38 km pour rejoindre une cabane, sauf que la cabane n'en était pas une, et j'ai dû redescendre les trois derniers kilomètres. Impossible de planter la tente, que des sols imbibés, bosselés, ventés, bref, je préfère assurer et aller dormir à l'auberge en bas. J'en profite pour bien me tâter pour la suite, ça a l'air magnifique mais je n'ai rien vu côté météo à côté de ce qui est annoncé. Et puis le point final est donné par le fait que le ferry qui aurait dû me permettre de rejoindre Durness à la fin du trek, après le Cape Wrath ( cap colère) ne fonctionne plus depuis fin septembre et qu'il y a deux grosses rivières à traverser si je veux contourner à pied, donc c'est mort. 

 

Samedi matin, toujours poncho et pantalon de pluie, je me poste au bord de la route et tends le pouce. Une bagnole tous les quarts d'heure pendant les heures d'affluence, mais je n'ai cependant pas attendu et en trois voitures je me suis vue propulsée à Thurso et profiter de la route côtière nord en étant au sec. Thurso, un bout du monde, faut-il embarquer pour les Orcades et les Shetland ? Bah la météo ne va pas s'arranger, je décide de partir vers le Sud et à l'Est quitte à faire, pour avoir un max de chances de ciel conciliant. 

 

Dimanche, j'ai pris l'air et l'eau une heure histoire de ne pas moisir. Je me suis fait bouffer par les punaises de lit dans la nuit. Le gérant a lavé toutes mes fringues et m'a offert la deuxième nuitée. 

 

Lundi, je rejoins John o Groats, extrémité nord-est, son phare, ses falaises… la météo est acceptable et j'en profite pour longer la côte à pied un bout avant d'aller à Wick en stop. J'y suis restée 2h à me promener, mais bien décidée à tenter le coup de rejoindre Inverness le jour même, je me remets au bord de la route. J'ai dû faire quatre bagnoles, les trois premiers conducteurs étaient des locaux, dont deux m'ont posée de manière tout à fait inconséquente au bord de la nationale sans accotement sans parking sans rien, au milieu de nulle part parce qu'ils tournent à droite. Deux fois bordel, je me retrouve à marcher sur le bord jusqu'à trouver un endroit où les bagnoles peuvent s'arrêter. Les derniers qui m'ont prise étaient un couple de Singapour en vacances deux semaines, et aller ! Inverness direct ! Elle est belle cette côte Est sous le soleil. Des plages, des baies, des falaises, des pâturages verts, des châteaux en ruines ou pas, quelques villages. 

 

De Inverness le jour suivant, pas le choix, c'est bus. En effet, suite aux inondations des derniers jours, les voies ferrées ont été endommagées et les agents doivent tout contrôler. Pas de train. Donc bus jusqu'à Perth ou je traîne 2h avant de filer en bus toujours à Newburgh sur le bord de l'immense rivière Tay, la plus longue d'Ecosse, 188 km, et le plus gros débit du Royaume-Uni. De là, je vais suivre tout le sentier côtier, jusqu'au pont de Queensferry en face d'Édimbourg sur la rivière Forth. Je vais faire tout le tour de la péninsule de Fife, délimitée au nord donc par l'estuaire de la Tay, au sud par celui de la Forth. La première nuit, un type adorable m'ouvre le local du club nautique du patelin pour que je m'y repose, les autres nuits seront toutes des bivouacs et ça fait du bien. J'ai foulé des kilomètres de plage de sable blanc, mais aussi longé des kilomètres de golfs, le plus vieux golf du monde est à Saint-Andrews et ici c'est le sport national, tout le monde essaie d'envoyer la petite boule blanche dans un trou de taupe, avec plus ou moins de succès. J'ai traversé une multitude de petits villages de pêcheurs, des petits ports tout mignons avec des chalutiers amarrés, et des réserves naturelles. J'ai eu l'impression d'avoir changé de pays. De plus, de plus, soleil bien présent tous les jours, et ciel bleu…. et très fort vent. J'en ai mangé par le nez, les yeux, les oreilles. Et pas du chaud. Pas mal de vestiges de la deuxième guerre mondiale aussi. Partout des parcs publics entretenus à l'identique des golfs, le budget essence à tondeuse de certaines municipalités doit être monstrueux vu les hectares de pelouse… pas un brin d'herbe qui dépasse. J'ai fait mes 160 km sous le soleil, jour après jour, suis passée sous les grands ponts de la Tay qui vont à Dundee et sous les grands ponts de la Forth qui vont à Édimbourg, de différentes époques, de différentes conceptions, de différentes allures, mais tous destinés à faire aller l'humain plus vite. 

 

À la fin de ma marche, je suis allée à Dumferline tout proche chez Solène et Andy que j'avais rencontrés auparavant... 

 

Et j'arrête là pour cette fois, vous aurez la suite plus tard. Déjà une semaine sans une goutte d'eau. Je sais par Solène et Andy que plus au nord en montagne, le ressenti avec le vent était de moins 20 degrés. Il faisait meilleur là où j'étais même si j'ai eu bien besoin des gants, des buffs et de la gore tex. C'était bien cette semaine en bord de mer, une autre Écosse, vraiment, mais des gens toujours aussi sympathiques et bienveillants. 

 

Et maintenant, où faut-il aller pour continuer à avoir du beau temps ?

 

Tourisme urbain 


 

Solène m'a emmenée en auto au Kelkies à Falkirk. À part me coller « Osez Joséphine » de Bashung entre les deux oreilles pour toute la journée, le plaisir fut limité, mais c'est la vie et c'est pas bien grave. Les deux têtes de chevaux de 30 mètres de haut, sculptures métalliques, dans des postures et expressions, euh..., expressives justement, avaient les oreilles dans le brouillard et le reste se devinait à peine. D'accord, c'est la première fois que j'ai du brouillard vraiment, comme un fait exprès. J'ai été obligée de prendre en photo les miniatures à l'entrée du site !

 

Ah oui, pourquoi Joséphine et Bashung ? Arghh, les connaisseurs se souviendront... juste faire hennir les chevaux du plaisir...

 

J'ai marché le long du canal de Forth and Clyde qui va de Glasgow à Edimbourg. L'autre rive à une dizaine de mètres apparaissait dans un flou diffus. Le canal est truffé de petites écluses successives (une petite vingtaine je crois), faut pas être pressé pour faire le trajet en bateau. Après les 7 km de marche à bon pas qui ont empéché ma température corporelle de trop descendre, je suis arrivée à la roue, Falkirk Wheel. C'est une attraction « utile », pour une fois ! L'objectif de cet engin est de faire monter les bateaux de l'équivalent de 6 écluses en une seule fois, sans bruit, et quasiment sans énergie. Il est 10 heures pile, c'est la première rotation. Deux bateaux rentrent dans le bassin, monté dans un gros roulement à billes, qui fait que quand la roue va se mettre en branle sans même couvrir le bruit des piafs, le bassin va rester horizontal. L'ensemble bascule gentiment par effet de contrepoids. Une fois le bassin arrivé en haut de la roue, les bateaux s'en échappent et c'est le second endroit que je vois au monde où on peut pointer du doigt une péniche tout en levant les yeux au ciel pour la voir passer. Si si. Le canal de sortie est aérien avant de s'enfiler dans un tunnel. Cette attraction était sur ma liste de choses à voir absolument, je peux cocher. Mon passé dans la conception de machines spéciales se manifeste encore souvent, ce sont des choses qui m'intéressent toujours.

 

Puis j'ai pris le bus direct pour Glasgow, toujours dans la purée de pois. Je me suis fait poser à l'Est, vers la cathédrale gigantesque et le cimétière victorien sur la colline d'où la vue est jolie sur la ville. Necropolis. J'ai flâné entre les tombes comme on le ferait au père Lachaise, jusqu'à ce que le soleil commence à me chauffer la couenne et j'ai pu ôter la doudoune sous la gore-tex. J'ai un sac à dos de 30 litres seulement, le reste de mes affaires est entreposé chez Solène et Andy, je voyage légère, quasi à poil les mains dans les poches comme on dit. C'est appréciable. Et puis voilà, d'Est en Ouest j'ai visité la ville en 2 jours, il a fait sec et parfois ensoleillé, la rue Buchanan était bondée, les gens criaient dans les manèges à sensations, les autres léchaient des glaces engoncés dans leurs manteaux ou avalaient des cochoneries, c'est pas ça qui manque. J'ai trouvé quelques belles fresques, quelques graffs bien colorés et déjantés. Le musée du transport m'a fait sourire, du landau à la planche à roulettes, du bobsleig à la locomotive à vapeur, du vélo à la calèche, en passant par tout le reste. Ils n'avaient pas de R11. Je suis allée dans les serres du jardin botanique, suis restée scotchée une heure dans celle des plantes carnivores. Et puis quelques bâtiments emblématiques de la ville, l'université... Et je me suis reposée dans une usine à dormir, 2 nuits, j'étais au 9eme étage, au moins j'avais une belle vue et de là encore, j'entendais les gens hurler dans les mêmes manèges à sensations.

 

J'avais un billet de train pour Edimbourg tôt le matin, quand les couche-tard viennent seulement de rejoindre leur plumard, et une fois installée dans le wagon j'ai eu le remords de ma vie... Je m'en veux encore. Il y a dans cette ville une fresque murale superbe représentant un homme plus tout jeune et avec une bonne bouille populaire, sur la main duquel est posé un peit oiseau. Je savais qu'il y avait ça dans cette ville, et c'était si facile de demander où, de trouver l'adresse... eh ben non, j'ai zappé, comme une quiche.

 

J'ai débarqué à Edimbourg à 8 heures du matin, dans la nuit encore. D'ailleurs le jour ne se levera pas. Temps de chiotte. Je suis allée sous mon poncho jusque dans le quartier Dean village, puis j'ai voulu aller à Leith, sur l'estuaire de la Forth, mais je me suis arrêtée au jardin botanique pour me mettre à l'abri dans les serres et me sécher un peu. Mais les serres sont en réfection encore pour de longs mois alors je me suis posée sur un banc dans le hall après avoir déjà fait au moins quatre fois le tour des vitrines. Deux heures. La pluie s'est arrêtée, mais je n'ai pas continué vers Leith, j'avais envie de profiter de l'accalmie pour arpenter la nouvelle ville, puis l'ancienne, le Royal Mile bordé de vieilles maisons, le château, les pointes gothiques et sombres. Bref... j'ai fait la touriste encore, toutefois sans les glaces et les manèges.

 

Le lendemain, vendredi, la météo s'est encore dégradée. J'ai passé deux heures au musée national avant de prendre le bus pour retourner à Dumferline chez Solène et Andy. C'est à dire que comme c'est de l'autre côté des grands ponts de la Forth, j'ai eu un peu peur qu'ils interdisent aux bus de passer pour cause de trop gros vent latéral. Les trains ne circulent plus à cause des intempéries. À 14 heures, j'étais dans une espèce de « chez moi » réconfortant. Dans la soirée nous sommes allés ensemble boire mes dernières livres sterling dans un pub et le lendemain matin Solène m'a posée à l'aéroport sous une pluie battante. Pas de regret, je me casse, j'veux du soleil !

 

Le vol était prévu à 11 heures, le zinc a décollé à 17 h 30, (juste quand le ciel est redevenu bleu), rempli de passagers à l'estomac creux et de marmaille qui ouine fort dans mes feuilles. Comme j'ai toujours de la chance avec ce genre de choses, j'en ai gremlins sur le siège derrière moi. À l'atterrissage à Genève, voilà, c'est là que la chance a commencé à tourner de mon côté. J'ai récupéré mon bagage dans les tout premiers sur le convoyeur, j'ai cavalé comme une folle en fuite jusque sur le quai, le train y était déjà, j'ai sauté dedans, ce qui m'a permis de choper la correspondance et de sauter à nouveau dans le dernier train de la soirée qui me pose à 10 bornes de chez moi. Et j'ai fini en stop. 22 heures.

 

Mon lit !

 

Fin du voyage.

 

Cela fait 10 jours que je suis rentrée, il a fait beau un jour, depuis... il pleut !

C'était quand même bien l'Ecosse, même si tous les autochtones se sont accordés pour dire que la météo de l'automne a été particulièrement pourrie, que je n'ai pas été gâtée. Ce sera peut-être une bonne excuse si un jour je veux y retourner... Mais oui, définitivement, même si je suis loin d'avoir pu faire ce que j'avais envisagé, c'était bien.

Quelques centaines de photos dans la galeri